Que sont les cyanobactéries ?
- Bac Naturel
- 1 mai
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 mai

Les cyanobactéries, souvent appelées à tort « algues bleues », sont des micro-organismes photosynthétiques présents dans les milieux aquatiques. Bien qu'elles jouent un rôle essentiel dans la production d'oxygène et la fixation de l'azote, certaines espèces peuvent proliférer de manière excessive, formant des blooms nuisibles. Ces proliférations peuvent libérer des toxines, comme les microcystines, dangereuses pour la faune, la flore et la santé humaine.
🦠 Les bactéries capables de neutraliser les cyanobactéries
1. Bacillus amyloliquefaciens FZB42
Cette souche produit une substance appelée bacilysine, qui présente une activité bactéricide spécifique contre des cyanobactéries nuisibles telles que Microcystis aeruginosa. La bacilysine provoque des altérations des parois cellulaires et des membranes des organites des cyanobactéries, entraînant leur lyse. Elle inhibe également l'expression de gènes impliqués dans la photosynthèse et la division cellulaire.
🔗 Source : PubMed+2ASM Journals+2repository.up.ac.za+2
2. Bacillus sp. AF-1
Isolée de sols pourpres, cette souche démontre une activité algicide puissante contre Microcystis aeruginosa. Elle agit en induisant un stress oxydatif, provoquant la mort cellulaire et la libération de composants intracellulaires. Les substances algicides produites sont stables sur une large gamme de températures et de pH, ce qui en fait une candidate prometteuse pour le contrôle biologique des blooms cyanobactériens.
🔗 Source : PubMed
3. Bacillus flexus
Cette souche produit des dérivés de β-carboline, tels que l'harmine et la norharmane, qui inhibent sélectivement la croissance de cyanobactéries toxiques. Ces composés affectent la division cellulaire des cyanobactéries, offrant une approche ciblée pour leur contrôle. 🔗 Source : PMC+1ASM Journals+1
4. Alcaligenes aquatilis
Cette bactérie aquatique produit des composés tels que des tanins, des acides aminés et des sidérophores hydroxamates, qui inhibent la croissance des cyanobactéries. Des études ont montré qu'une concentration de 8,9 × 10⁶ cellules/mL d'A. aquatilis peut réduire la biomasse cyanobactérienne de près de 50 % en quelques jours.
🔗 Source : Wikipedia
5. Pseudomonas stutzeri et Bacillus mycoides
Ces souches ont été isolées pour leur capacité à lyser directement les cellules de Microcystis aeruginosa. Elles pourraient être utilisées en combinaison avec des bactéries dégradant les microcystines pour une approche de biocontrôle intégrée.
🔗 Source : Waterworld+3repository.up.ac.za+3PubMed+3
6. Arthrobacter sp., Brevibacterium sp. et Rhodococcus sp.
Ces bactéries ont été identifiées pour leur capacité à dégrader les microcystines, les toxines produites par les cyanobactéries. Elles transforment ces composés toxiques en substances non toxiques, offrant une méthode écologique pour purifier l'eau contaminée.
🔗 Source : Waterworld
⚠️ Précautions et perspectives
Bien que ces bactéries offrent des solutions prometteuses pour le contrôle des cyanobactéries, leur application à grande échelle nécessite des études approfondies pour évaluer leur impact sur les écosystèmes aquatiques. Il est essentiel de s'assurer que l'introduction de ces agents biologiques ne perturbe pas l'équilibre naturel des milieux aquatiques.
Comment obtenir ces bactéries naturellement?
🌱 1. Terres et sédiments naturels
Beaucoup de bactéries bénéfiques (dont Bacillus, Pseudomonas, Arthrobacter, etc.) sont présentes dans :
La terre de jardin non traitée (notamment de zones humides ou en bord de mares),
Les sédiments de plans d’eau naturels, surtout là où il n’y a pas de pollution industrielle.
💡 Conseil : Tamisez une petite quantité de terre ou de vase, fais-la fermenter quelques jours dans de l’eau avec des feuilles mortes. Vous verrez apparaître une flore bactérienne diversifiée.
🐟 2. Matière organique décomposée en aquarium naturel
Dans un bac très planté, peu brassé et contenant :
des feuilles mortes (catappa, chêne, hêtre…),
du bois (racines naturelles),
un sol riche (type terre de bruyère ou terre de taupinière),
→ Favorise l’installation d’un microbiote anaérobie ou semi-anaérobie capable de lutter naturellement contre les cyanobactéries via la compétition ou la production d’antibiotiques naturels.
🧪 3. Compost bien mûr (utilisé avec précaution)
Le compost organique bien transformé (non brûlant, sans vers chimiques, sans résidus de pesticides) est riche en :
Bacillus subtilis, Bacillus amyloliquefaciens,
Pseudomonas spp.
💡 Utilisation : Faire une infusion de compost (1 poignée dans un linge, trempée dans un seau d’eau 48h à l’ombre) que vous filtrez et ajoutez progressivement à votre bac ou à un bac de culture séparé.
🌿 4. Culture contrôlée à partir de fermentations naturelles
Vous pouvez encourager certaines bactéries bénéfiques à se développer dans des fermenteurs artisanaux, par exemple :
Riz ou son de riz fermenté (source de Bacillus subtilis),
Foin trempé dans de l’eau (très utilisé pour faire des inoculums microbiens en permaculture),
Eau d’aquarium enrichie en spiruline morte (favorise les bactéries qui dégradent les cyanobactéries).
🚫 Attention aux risques :
Ne jamais introduire de terre ou de compost brut dans votre bac principal sans précaution : Faites-le passer par un bac test.
Ne pas mélanger tous les milieux à la fois : Introduire progressivement pour surveiller les réactions.
Méthode simple et naturelle pour isoler et cultiver des bactéries bénéfiques capables de neutraliser les cyanobactéries :
🧪 OBJECTIF
Isoler, cultiver et introduire progressivement des bactéries antibactériennes (notamment anti-cyanobactéries) dans votre système aquatique naturel.
🌿 ÉTAPE 1 : Préparation d'un inoculum bactérien naturel
Matériel :
1 seau en plastique (5 à 10 L)
1 poignée de terre de jardin non traitée ou de terre de taupinière
Feuilles mortes sèches (chêne, hêtre, catappa…)
1 peu de foin ou de compost bien mûr (optionnel)
Eau de pluie ou eau de l’aquarium (non chlorée)
Procédure :
Mettre 2 à 3 poignées de terre + 4 à 5 feuilles mortes + une pincée de compost ou foin dans le seau.
Couvrir avec de l’eau jusqu’à moitié du récipient.
Laisser fermenter à l’ombre à température ambiante pendant 4 à 7 jours, sans couvercle hermétique (juste un tissu pour éviter les moustiques).
Remuer légèrement tous les 1 à 2 jours.
👉 Ce mélange va développer une flore microbienne riche, en particulier des bactéries qui adorent décomposer la matière organique (souvent en compétition avec les cyanobactéries).
🧫 ÉTAPE 2 : Filtrage et stabilisation
Filtrer l’infusion à l’aide d’un linge ou d’un filtre à café.
Récupérer le liquide brunâtre (c’est votre inoculum bactérien concentré).
Utiliser rapidement ou stocker 2 à 3 jours au frais.
🐠 ÉTAPE 3 : Test en bac de quarantaine (optionnel mais conseillé)
Préparer un petit bac test (10–20 L), avec :
Un peu d’eau de votre bac naturel,
Quelques feuilles mortes,
Une faible lumière,
Un peu de sol enrichi ou terre de votre système.
→ Ajouter l’inoculum petit à petit (ex. 100 mL/jour pendant 3 à 5 jours).
Surveiller :
L’odeur (pas d’odeur pourrie),
L’apparition de biofilm ou de dépôts intéressants,
La disparition éventuelle d’un début de cyano si vous en aviez mis volontairement.
💧 ÉTAPE 4 : Introduction dans le bac principal
Si tout se passe bien dans le bac test :
Ajouter 200 à 300 mL de votre inoculum pour 100 L d’eau de votre bac naturel.
Répéter l’opération 1x/semaine pendant 2 à 3 semaines pour établir durablement la flore.
Favoriser la stabilité :
Éviter les changements d’eau massifs,
Maintenir des feuilles au sol,
Limiter l’oxygénation excessive si vous visez aussi des bactéries semi-anaérobies.
📌 ASTUCE BONUS : Ajout de nourriture bactérienne
Pour nourrir votre nouvelle flore microbienne, vous pouvez ajouter en petite quantité :
Quelques gouttes de jus de légumes (non salés),
Une pincée de spiruline en poudre,
De la poudre d’ortie, luzerne ou levure inactive.
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